COMMENT ORGANISER UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE VERS UNE ÉCONOMIE SOBRE EN ÉNERGIE ET EN RESSOURCES, MOINS POLLUANTE ET MOINS ÉMETTRICE DE GAZ A EFFET DE SERRE DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE ? LES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES CONTRIBUENT DE FAÇON IMPORTANTE A OBSERVER ET EXPLIQUER LA MANIÈRE DONT LES SOCIÉTÉS S’ORGANISENT POUR PRODUIRE, CONSOMMER, AMÉNAGER… ET PLUS GÉNÉRALEMENT SE DÉVELOPPER.
A ce titre, elles sont une composante essentielle de l’activité de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME). L’Agence les mobilise pour observer et analyser les pratiques des acteurs dans le champ de la transition écologique afin de mieux comprendre les leviers d’évolution de ces pratiques et les dynamiques sociales à l’œuvre autour, d’une part, de la diffusion de nouvelles technologies plus efficaces et, d’autre part, de modes de vie plus durables.
Pour le secteur du bâtiment par exemple, les objectifs nationaux en matière d’économies d’énergie sont très ambitieux : réduction de 38% de la consommation d’énergie du parc d’ici à 2020. Pour ce faire, la massification des travaux de rénovation énergétique et la généralisation des bâtiments neufs très performants ont été clairement identifiés comme les deux grands leviers à actionner. Ce type de politique visant à améliorer l’efficacité énergétique des logements et des équipements domestiques n’est pas nouveau et a porté ses fruits par le passé. Malgré tout, ces approches technocentrées semblent avoir atteint leurs limites et le parc de bâtiments peine à tenir ses promesses en matière de réduction des consommations d’énergie. Il est donc essentiel d’intégrer bien plus le facteur humain à ces logiques performancielles.
Les sujets de travail sur lesquels l’analyse sociologique serait bénéfique pour le secteur du bâtiment sont nombreux. A titre d’exemples :
- comment agir sur l’effet rebond, qui diminue – voire annule – les bénéfices apportés par l’amélioration des performances du bâti ?
- comment lutter contre l’augmentation exponentielle des consommations d’électricité spécifique ?
- comment accompagner l’usager vers des modes de vie moins énergivores, notamment dans un contexte d’apparition de nouvelles technologies qui lui permettront de mieux connaître ses consommations ?
- comment parvenir à des diminutions de consommations dans les bâtiments tertiaires, et notamment mobiliser les usagers sur leur lieu de travail ?
- comment sensibiliser les occupants et quels leviers actionner pour que les travaux d’amélioration énergétique de leur logement deviennent « attractifs » et se répandent largement ?
Face à ces divers questionnements, l’ADEME apporte tout son soutien à ces deuxièmes Journées Internationales de Sociologie de l’Energie.
Il est désormais crucial d’ouvrir les débats et de tous se mettre autour de la table. Scientifiques opérant dans les Sciences Humaines et Sociales, mais également au-delà, acteurs institutionnels, entreprises privées, société civile : ces diverses sphères ne se croisent pas forcément au quotidien et pourtant elles auraient tout à gagner à davantage travailler ensemble.
En nous offrant ce lieu d’échanges, les JISE nous donnent l’opportunité de comprendre comment nous pouvons progresser pour engager nos sociétés sur la voie de la transition écologique. Nous soutenons et remercions donc les JISE pour ces journées à venir !
Ariane Rozo (Service Bâtiment de l’ADEME)
Albane Gaspard (Service Economie et Prospective de l’ADEME)